Deux experts l’ont indiqué aux journalistes scientifiques le 06 septembre dernier à Yaoundé. La rencontre s’est inscrite dans le cadre des rendez-vous entre les scientifiques et les membres de SciLife, Remapsen, RJSAF, JNMAP, etc.
Deux experts l’ont indiqué aux journalistes scientifiques le 06 septembre dernier à Yaoundé. La rencontre s’est inscrite dans le cadre des rendez-vous entre les scientifiques et les membres de SciLife, Remapsen, RJSAF, JNMAP, etc.
Les perturbations suscitées par l’épidémie à coronavirus sont loin de s’effacer des esprits. A la moindre alerte, et la désinformation aidant, les inquiétudes montent. C’est pour tranquilliser les uns et les autres, en cette période de rentrée scolaire, que des journalistes scientifiques, regroupés au sein de l’Association des journalistes et communicateurs scientifiques du Cameroun (SciLife), du Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (Remapsen) et leurs partenaires que sont le Réseau des journalistes pour la santé et le développement (JNMAP) et le Réseau des journalistes scientifiques d’Afrique francophone (Rjsaf) ont eu un échange avec deux experts en questions de santé le 06 septembre dernier à Yaoundé. . Le Pr. Richard Njouom du centre Pasteur de Yaoundé et le Dr Nestor Atangana, en service à la Direction de la lutte contre la maladie ont apporté des éclairages nécessaires sur le MPXV, communément appelé « Variole du singe ».
De la famille de poxviridae, genre orthopoxvirus, le MPXV a été initialement classé en deux clades, un dit de l’Afrique de l’Ouest et un autre pour l’Afrique centrale. Il se manifeste par l’apparition des boutons qui doivent imposer une mise en quarantaine du malade.
Seulement, insiste, le Pr. Richard Ndjouom, seul le laboratoire peut infirmer ou confirmer les cas. D’où la nécessité de se rendre dans une formation sanitaire dès les premiers signes. Des signes qui peuvent ressembler à ceux de plusieurs autres fièvres éruptives comme la varicelle et même la rougeole. « Le Centre Pasteur a reçu 15 échantillons de cas suspects de MPXV mais l’on a détecté huit cas de varicelle et aucun de MPXV », a affirmé le Pr Ndjouom qui a rappelé que la maladie entre par les voies respiratoires (le nez, le pharynx, etc.) et se développe dans les poumons : pour cette raison, les prélèvements de sang à un certain stade de l’évolution du MPXV ne peuvent pas aider à le dépister.
Selon le Pr. Richard Ndjouom, le MPXV s’apparente à la variole humaine qui avait été éradiquée grâce à la vaccination. Par conséquent, c’est le vaccin contre la variole humaine qui sera administrée aux sujets à risque que sont les cliniciens, les personnes nées après 1980 et les personnes vivant dans les zones affectées. « Les gens qui sont nés avant 1980 ne sont pas à risque parce qu’elles ont été vaccinées contre la variole humaine », a rassuré le scientifique.
Multidisciplinarité de la riposte, One Health
Le Cameroun implique tous acteurs sectoriels dans la riposte contre le MPXV. Afin de couvrir au maximum l’ensemble du territoire, les autorités sanitaires envisagent le développement des tests de diagnostic portables (POC) ; la surveillance génomique est assurée par les virologues pendant que les vétérinaires se déploient pour voir si d’autres animaux, en dehors des grands singes, sont sensibles au virus du MPXV. Le Pr. Ndjouom va préciser que les grands singes font des épidémies alors que les rongeurs sont des réservoirs du virus du MPXV. « Nous évoluons dans l’approche One Health », at-t-il rappelé.
Le Dr Nestor Atangana va renseigner que le Cameroun est un pays endémique du MPXV qui est une zoonose de petite flambée depuis 1979. Revenant sur les épisodes enregistrés depuis 2022, le médecin en service à la Direction de la lutte contre la maladie révèle qu’en 2024, deux décès ont déjà été enregistrés pour cinq cas confirmés et quarante-cinq cas suspects, contre trois décès sur dix-huit cas notifiés et 111 suspectés en 2022 d’une part, et 114 suspectés pour 27 confirmés en 2023 d’autre part; malgré cette tendance baissière, le Dr Atangana recommande la vigilance et l’observance des mesures éditées par les spécialistes de la santé, notamment se laver systématiquement des mains, éviter la manipulation des carcasses des animaux et des dépouilles des personnes décédées des suites du MPXV, éviter la consommation des gibiers dont on n’est pas sûr de la provenance. Le vaccin, solution efficace à 95%, sera administré mais de manière ciblée, a confié le Dr Atangana. « Il n’y a pas de quoi s’alarmer, en 2023 et en 2022, à la même période, l’on avait plus de cas que cette année (2024) », a-t-il rassuré.
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