Victimes des actions de déforestation aux conséquences fâcheuses sur le climat, ceux-ci multiplient des gestes de sensibilisation ; Joseph Nzake et ses collègues de l’Ong sans frontières Global écolo » en République du Congo, ont parcouru 2553 km à pieds pour appeler à l’arrêt de la destruction de la nature.
Par Adrienne Engono Moussang
La journée internationale des peuples autochtones s’est commémorée le 9 août dernier sur le thème : « la protection des droits des peuples autochtones en situation d’isolement volontaire et de premier contact ».
Parmi les présents à la première Conférence internationale sur l’afforestation et le reboisement tenue à Brazzaville en République du Congo du 2 au 5 juillet 2024, une organisation non-gouvernementale climatique et autochtone dénommée « Ong sans frontières Global écolo ». Sa caractéristique c’est qu’elle a effectué une marche sur 2553 km entre Brazzaville et leur lieu de résidence, en forêt dans le nord du Congo et ont traversé sept départements. Une caravane de sensibilisation sur le climat et sur la nécessité de la prise en compte des besoins des Peuples autochtones.
« Nous luttons en faveur des campagnes climat et pour la promotion des peuples autochtones. La caravane du climat est un projet que nous avons initié parce que lorsqu'on parle de climat, de biodiversité, de l'ensemble des êtres, de la flore. Mais est-ce que lorsque nous parlons, la population lambda comprend ? », explique Joseph Nzeka, l’un des coordonnateurs de cette Ong.
M. Nzeka, Bantou, se dévoue pour la cause des populations autochtones et pense que : « Si les autorités ou les organisations non-gouvernementales ne vont pas vers eux, ils ne peuvent pas comprendre ce que c'est que la pollution, la gestion des déchets, la tourbière. Il y a beaucoup à faire : planter des arbres, faire de l'agriculture climato-intelligente. »
« Nous, peuples autochtones, constatons un rejet que ce soit des autorités ou de nos amis les bantous. Derrière nos maisons, les forêts sont pour les peuples bantous et non pour nous. Pendant ce temps, on a enterré nos vieilles personnes là. Nous avons des tombeaux, des endroits totémiques. Ils viennent même nous chasser là où il y a des arbres qui peuvent nous procurer des médicaments », se plaint-il.
« On nous Chasse parce que c'est une société qui vient pour son exploitation. Nous ne vivons que de la pêche, de la cueillette et de la chasse. Pour nous la forêt est vraiment un tout mais on est chassé. On écoute de beaux discours parfois à la radio. Mais ça s'arrête là. L’applicabilité et la vraie gestion des peuples autochtones, ou l'implication des peuples autochtones dans l'affaire des changements climatiques, on ne voit pas », s’inquiète-t-il
Joseph Nzeka reconnaît néanmoins la main tendue de la ministre de l’Economie forestière grâce à qui, son organisation a eu un stand à la Ciar. « Nous sommes venus parce que c'est une ONG dont nous faisons partie. On a marché à pieds, personne ne nous a assistés. Nous sommes arrivés et madame la ministre nous voyant a dit, il y a des peuples comme ça? Nous sommes venus pour assister, on ne nous a pas donné la parole pour que nous les peuples autochtones puissions parler pour que le monde nous écoute. Nous sommes là par hasard. Voilà pourquoi nous disons que les grandes personnes qui prennent des décisions, les pays développés et les pays en voie de développement, nos responsables et nos dirigeants lorsqu'ils prennent des décisions, ils doivent nous impliquer ».
On veut vous ramener vers nous pour qu'ensemble on décolle
Le coordonnateur de l’Ong en demande plus et promet d’arriver même aux Etats-Unis pour faire entendre la voix des peuples autochtones. « Pour moi peuple autochtone, par notre marche climat, nous voulons dire à l'humanité que depuis la nuit des temps, nous ne connaissons pas camions, avions, etc. On veut vous ramener vers nous pour qu'ensemble on décolle. Nous ne pouvons pas monter dans vos véhicules tant que vous ne nous amenez pas à monter dans la barque des décisions pour le décollage de notre planète parce que c'est celle-là qui nous tient à cœur. Nos enfants, nos petits-enfants, la future génération verra quoi si on abîme cette forêt. Nous amenons tout le monde a la case départ. On marche d'abord à pied pour aller là-bas il faut venir prendre les peuples autochtones en forêt. Voilà pourquoi on est quitté à pieds pour arriver à Brazzaville et c'est de cette manière qu’on arrivera même aux États-Unis pour dire à l'humanité que nous avons besoin d'être considérés », pense-t-il.
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