Des experts en conclave à Yaoundé au Cameroun, du 04 au 06 mars 2024 ont examiné les avantages de cette technologie et ses inconvénients.
Des experts en conclave à Yaoundé au Cameroun, du 04 au 06 mars 2024 ont examiné les avantages de cette technologie et ses inconvénients.
Presqu’un millier d’intelligences humaines pour éplucher « les nouvelles frontières des médias africains : l’intelligence artificielle (Ia) » à Yaoundé, au Cameroun. Une conférence de trois jours (du 04 au 06 mars) à laquelle René Emmanuel Sadi, le ministre de la Communication, a représenté Paul Biya, le président de la République. Des travaux organisés par l’Union africaine des radiodiffusion, l’Organisation des Nations unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) et leurs partenaires.
Thierry Warin, Pr de Data science for Global transformation à HEC Montréal indique que: « L’intelligence artificielle est une discipline académique qui va dominer le monde. Elle existe depuis longtemps et s’appuie sur des approches inductives. Ce ne sont pas des robots, pas des algorithmes mais des données. Les données c’est là où se trouve l’argent ; Pour ce qui est des médias, on écrit des articles qui deviennent des données d’affaire qui sont utilisées par d’autres pour créer des contenus. » Il avertit qu’il y a des gens qui peuvent générer des contenus, qui donnent de la fausse information. « L’on peut utiliser l’Ia de façon positive ou négative. A l’avenir, certaines compagnies nettoyer des contenus et faire gérer des données par des privés », souffle-t-il.
Il y a un très fine couche d’air ; en ce moment, nous sommes l’humanité la plus avancée en terme des technologies. Nous avons des chances extraordinaires avec ces outils pour développer des bonnes choses pour l’humanité. Il y a une Ia éthique et une industrie de l’Ia non-éthique.
Que faire pour que les médias ne soient pas des dépotoirs et des diffuseurs des fausses informations ? Vincent Roux Light, rédacteur-en-chef de France Media –Monde rélève que la tâche ne sera pas aisée pour les journalistes.
« La lutte contre les Fake-news sera un peu compliquée mais il y a des outils qui existent, la fonction du journaliste sera cruciale dans la vérification de l’information ». Il convient alors, pour chaque média, de définir un cadre C’est bien ce qu’a fait le groupe France Média Monde qui s’est doté d’une charte de bonnes pratiques. « La chaîne d’utilisation de l’Ia ne peut être qu’un humain plus une machine. L’Ia peut aider à la production éditoriale mais ne saurait se substituer à l’équipe éditoriale. Elle ne saurait être utilisée pour générer des contenus. Lorsqu’elle est utilisée pour brouiller la voix par exemple dans un reportage, il faut l’annoncer avant le passage de l’élément en question », souligne-t-il. Le rédacteur-en-chef de France Média Monde conseille la mise à niveau des professionnels des médias. Etant donné que l’Ia va transformer tous les métiers et que, responsabilité et transparence seront incontestablement les deux maître-mots de l’intelligence artificielle.
A qui profite l’intelligence artificielle ? « L’intelligence artificielle appartient à celui qui construit pour lui-même pour son propre intérêts », répond Constant Nemale, Président directeur général d’Africa 24. Pour sa part, l’intelligence artificielle vient amplifier l’écart qui existait déjà. « Il y a trois ans, les médias européens se sont ligués contre les utilisateurs de leur contenu, les gouvernements s’en sont mêlés et ils avaient obtenu de se faire reverser une quote-part ».
« Mais les contenus africains continuent d’être utilisés gratuitement. L’Afrique, avec 1,8 milliard d’habitants est un cobaye du numérique alors qu’elle paie plus pour les services du numérique. Il faut savoir monétiser nos contenus ; nous consommons ce que les autres nous vendent » déplore-t-il.
« L’Ia n’est pas seulement un atout, un avantage, c’est aussi un défi qu’il faut tourner en sa faveur. A Africa 24, il est interdit d’utiliser l’intelligence artificielle pour créer des données. Il faut toujours recouper l’information auprès de plus d’une source même si elle vient d’ailleurs. Pour certains, il faut des lois et une réglementation pour régir l’Ia, travailler avec les pouvoirs publics, les jeunes et les ministères de tutelle », avise Constant Nemale.
Le Pr Emmanuel Pondi, recteur de l’ICT University à Yaoundé, propose un certain nombre de préalables dont les langues africaines pour que l’Afrique soit véritablement présente au rendez-vous du donner et du recevoir de l’Ia.
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