Selon le rapport annuel 2024 de WWF Cameroun publié récemment, cette opération vise les bassins versants de la Kadey et de la Sanaga. Le document indique par ailleurs que 19 braconniers ont été arrêtés et 63 écogardes formés grâce au programme de surveillance du Parc national de Lobeke, utilisant des unités de surveillance acoustiques et des pièges photographiques.
Par Sintia Dounang
Le Fonds mondial pour la nature (WWF) Cameroun a récemment publié son rapport annuel 2024. Celui-ci met en lumière les principales réalisations et les chiffres clés de ses efforts de conservation entre juillet 2023 et juin 2024. Ce rapport, richement illustré, détaille les progrès réalisés dans la promotion de la durabilité au Cameroun à travers ses principaux axes que sont la faune, la Forêt, l’alimentation et l’agriculture, le bien-être et moyens de subsistance humains, ainsi que gouvernance et politiques.
En effet, le rapport souligne l'augmentation des conflits entre éléphants et communautés agricoles, causant des dommages à des cultures et des pertes humaines. WWF dans son activité, explore des solutions pour équilibrer les besoins des populations et ceux de la faune, notamment par la surveillance des éléphants et la protection des cultures. Tel que précisé dans le rapport, des initiatives autour du parc national du Mont Cameroun ont déjà montré des résultats, bien que des défis persistent.
En termes de lutte contre le braconnage, face à l’augmentation du phénomène, WWF Cameroun renforce son soutien aux patrouilles anti-braconnage. La protection d'espèces comme les éléphants et les pangolins est une priorité. En 2024, précise le rapport, un programme de surveillance a été lancé au Parc national de Lobeke, utilisant des unités de surveillance acoustiques et des pièges photographiques. Cette initiative a permis de former 63 écogardes et d'arrêter 19 braconniers.
Le rapport met également en évidence l'évaluation des opportunités de restauration dans les bassins versants de la Kadey et de la Sanaga, avec un objectif de restaurer 500 000 hectares de forêts. À ce jour, 426 904 hectares ont été identifiés pour des interventions. Ces efforts visent non seulement à restaurer les écosystèmes, mais aussi à améliorer les conditions économiques des communautés locales grâce à des pratiques agroforestières durables.
Le Fonds mondial pour la nature a aussi mis en place un cadre de sauvegardes sociales et environnementales depuis 2019, garantissant des actions respectueuses des droits humains. Les études d'impact ont permis de réduire de 75% les abus impliquant des écogardes. En 2024, un code éthique a été adopté, et un mécanisme de plaintes indépendant a traité 125 cas en 2023, renforçant ainsi la responsabilité envers les communautés locales.
Concernant la diversification des moyens de subsistance, le rapport souligne l'évolution des Mbororos, qui ont diversifié leurs revenus grâce à l'apiculture, soutenus par WWF. En 2024, ils ont généré 225 000 Fcfa de ventes grâce à leur production de 112 litres de miel naturel, renforçant leur résilience économique face aux défis climatiques. Par ailleurs, les cacaoculteurs de Mintom, ont bénéficié de formations sur des pratiques agricoles durables, entraînant une augmentation de leur production de 21 tonnes et une hausse des ventes de 1,5 million Fcfa à 2,5 million Fcfa entre 2021 et 2022. Ceci illustre l’impact positif du projet « Green Commodity Landscape ».
Le 24 juillet 2024, la Loi No. 2024/008 a été signée, renforçant la protection de la faune et introduisant des sanctions plus sévères pour les infractions. Cette législation représente une avancée vers des pratiques de conservation plus inclusives et durables, en reconnaissant les corridors de faune comme des mesures de conservation efficaces.
Ce rapport annuel 2024 de WWF Cameroun illustre un modèle de conservation intégrée, alliant la protection de la biodiversité et le bien-être des communautés locales.
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