En huit panels d’au moins quatre thématiques chacun, des chercheurs scientifiques des domaines de la santé, de l’environnement, de l’eau, des sciences humaines, etc. ont formulé des recommandations pour une prevention des zoonoses et une lutte anti-vectorielle efficaces.
Chercher, trouver, mais aussi partager pour alerter les populations et les décideurs. L’Institut de recherche pour le développement (IRd), a encore donné l’occasion aux chercheurs scientifiques de valoriser les résultats de leurs travaux au travers de la cinquième edition de son rendez-vous biennal baptisé “Fête de la Science”.
A Ma’an dans le département de la vallée du Ntem, region du Sud, à deux heures de route d’Ebolowa, une cinquantaine d’études a été restituée. Ma’an, située à une heure de route du barrage hydro-électrique de Meve’ele, infrastructure qui a imposé la destruction massive de la forêt, est caractérisée par des coupures régulières d’énergie électriques. Ici se trouve aussi une partie du parc national de Campo Ma’an, une aire protégée qui expose ses populations aux risques de zoonoses et des maladies infectieuses: tant la destruction de l’habitat pour les activités humaines favorise le rapprochement entre l’homme et la faune.
D’où cette immersion des chercheurs pour permettre aussi aux communautés de recevoir la bonne information. Des communautés qui se servent parfois des savoirs endogènes pour contrer certains maux. Ces savoirs ont suffisamment été valorisés pendant la crise sanitaire mondiale (COVID19). Face aux enjeux de développement, où les agents vecteurs s’adaptent aux solutions chimiques en développant des résistances, il est important d’agir pour préserver la santé humaine. Le faire, revient à prendre en compte la santé de l’environnement et celle de la faune. Alors, surveillance épidémiologique et mesures prophylactiques, tout y passe.
C’est ainsi que sur le theme: “One health: gérer durablement les écosystèmes forestiers au service de la santé globale”, des recommandations pertinentes ont été formulées. “Veiller à un stricte respect des mesures d’exploitation minière et au maintien d’une réelle séparation entre les habitats humains et les zones d’exploitation industrielle; évaluer la qualité des eaux dans ces zones en vue de limiter l’impact écologique et sanitaire dans les zones exploitées”, suggère, par exemple, entre autre, Sandrine Jueya. Doctorante à l’Université deNgaoundéré, elle a fait un constat de terrain sur la pollution de l’activité des orpailleurs aux alentours de Batouri dans le département de la Kadéï, region de l’Est du Cameroun.
D’autres recommandations:
- Créer des zones tampons entre les zones d’exploitation humaine et les habitats des animaux
- Accentuer la lutte antivectorielle par l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’action (MILDA) Explorer l’association des méthodes de lutte antivectorielle existantes et l’utilisation de l’huile essentielle du ‘’roi des herbes’’
- Eduquer et sensibiliser les populations à risques (chasseurs, vendeurs, consommateurs de viande de brousse) pour réduire le risque de transmission des zoonoses à Orthopox
- Améliorer les habitats en protégeant les avant-toits à l’aide des grillages anti-insectes
- Respecter les doses de médicaments en vue de réduire le risque de développement des résistances.
- Encourager le dépistage des Hépatites et du VIH et prévenir les maladies de surcharge
- Développer la collaboration entre chercheurs et populations pour une approche ‘’One Health ’’ efficace afin de prendre en compte le savoir local
- Former les populations dans l’usage d’outils numériques pour une collecte efficace des données sur le terrain.
- Se faire dépister en cas de épidémies (SarsCOV-2) pour restreindre la propagation.
- Encourager la vaccination contre la COVID-19 reste importante pour prévenir les formes sévères de la maladie.
- Encourager les populations à collaborer avec les équipes de terrain afin d’être éduquées sur les zoonoses et prévenir les épidémies.
- Encourager les communautés (région du Sud) à participer effectivement dans les investigations pour la détection précoce des maladies zoonotiques
- Réduire l’utilisation des bois de chauffe issu des forets urbaines et périurbaines et prioriser l’aménagement des espaces verts
- Utiliser beaucoup de persil qui bloque les résidus de plomb dans les légumes
- Préserver l’espèces de chenille « Mimbing » pour ses vertus thérapeutiques et déconstruire les superstitions.
- Inclure la peau comme site d’hébergement du parasite aussi bien que le sang dans le diagnostic de la THA/TAA
- Promouvoir le respect des mesures d’hygiène et du calendrier de vaccination infantile du PEV
- Privilégier l’allaitement maternel exclusif aussi bien pour les femmes séronégatives que celles vivants avec le VIH
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