Le rapport annuel 2025 de l'Indice de qualité de l'air de l'Université de Chicago indique que ce phénomène tuerait des Camerounais plus que le VIH/Sida et le paludisme réunis.
Le rapport annuel 2025 de l'Indice de qualité de l'air de l'Université de Chicago indique que ce phénomène tuerait des Camerounais plus que le VIH/Sida et le paludisme réunis.
Au Cameroun, respirer tue plus que le paludisme ou le VIH/Sida. C’est le constat dressé par le rapport annuel 2025 de l'Indice de qualité de l'air (AQLI), produit par l’université de Chicago. Le rapport classe le Cameroun parmi les pays le plus pollués du continent, avec un impact sanitaire majeur. « Dans les pays les plus pollués de la région – tels que le Cameroun et la République démocratique du Congo – la pollution est la plus grande menace externe à l’espérance de vie », souligne-t-il.
En 2023, la concentration annuelle de particules fines (PM2.5) a atteint 32,5 µg/m³ (microgramme par mètre cube), soit 6,5 fois le seuil fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Comme conséquence directe au Cameroun, les Camerounais perdent en moyenne 2,7 années d’espérance de vie. Dans la région de l’Ouest, par ailleurs la plus polluée du pays et de toute l’Afrique subsaharienne selon le rapport, les habitants pourraient vivre 4,4 années de plus, et jusqu’à 5,1 ans dans le département de la Menoua, si l’air respectait les normes internationales. Des données qui remettent en question l’idée reçue, selon laquelle les principales menaces sanitaires en Afrique subsaharienne se limiteraient au paludisme, au VIH/Sida ou à l’eau insalubre.
Selon les experts, la pollution de l'air au Cameroun est alimentée par plusieurs sources dont : le parc automobile vétuste et fonctionnant avec des carburants de qualité parfois douteuse, les émissions industrielles, dont certaines ne respectent pas encore pleinement les normes environnementales, rejetant des fumées, des poussières et des composés chimiques, la gestion des déchets, où le brûlage à l'air libre des ordures ménagères et industrielles reste une pratique courante, générant des particules fines (PM2.5) et des polluants hautement toxiques comme les dioxines, l'impact des routes non bitumées en milieu urbain et périurbain, qui soulèvent des poussières fines (PM10 et PM2.5). L'accumulation de ces particules dans l'atmosphère peut amplifier les phénomènes de brume observés dans des villes telles que Buéa, et contribuer à la formation des îlots de chaleur urbains.
Après le Cameroun, la République démocratique du Congo est le deuxième pays le plus affecté. À Kinshasa, les 12,7 millions d’habitants pourraient vivre 3,2 ans de plus si les niveaux de pollution respectaient la norme de l’OMS. Le Nigeria, avec une concentration de 22,9 µg/m³ en 2023, enregistre un bilan absolu encore plus lourd : 403,9 millions d’années de vie perdues, soit 22 % du total africain, en raison de sa population massive.
Absence de politiques
En termes de politiques d’encadrement, seuls 7 pays africains sur 61 disposent aujourd’hui d’une politique nationale de qualité de l’air, dont le Rwanda, le Nigeria et le Sénégal, selon le rapport. Le Cameroun, lui, reste à la traîne car n’ayant « aucune stratégie nationale y relative, ni réseau public de surveillance en temps réel ». Le Rwanda par exemple, a adopté en 2016 une loi importante sur l’air, tandis que le Nigeria a instauré une réglementation stricte en la matière en 2021, pour ne citer que ces exemples.
Au Cameroun, l’air devient chaque jour plus dangereux, saturé par la circulation automobile, les industries polluantes, la combustion de déchets et l’utilisation massive de foyers au bois ou au charbon. Avec une telle pollution atmosphérique le pays fait face à une urgence sanitaire et environnementale selon les experts de l’AQLI, qui appellent par ailleurs les autorités à agir vite, notamment en mettant en place des réseaux de surveillance, en imposant des normes strictes et en engageant une véritable transition énergétique.
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Commentaires 2
Sintia Dounang
Nous vous remercions pour votre commentaire, NGHODIA PIERRE. Nous veillerons à y répondre dans nos prochaines publications. Merci de Rester connecté.
NGHODIA PIERRE
Bonjour Comment procéder à améliorer la qualité d'air frais dans notre environnement ( OUEST CAMEROUN) avec tout ce que nous comme espace vert ( agriculture)?