Un partage de pratiques et initiatives a eu lieu le 2 octobre, lors du Webinaire du Centre ODAS, en marge de sa campagne « CASA » pour le droit à l’avortement sécurisé lancée le 28 septembre dernier.
Un partage de pratiques et initiatives a eu lieu le 2 octobre, lors du Webinaire du Centre ODAS, en marge de sa campagne « CASA » pour le droit à l’avortement sécurisé lancée le 28 septembre dernier.
« Les enjeux des Droits sexuels et santé reproductive (DSSR) et de l’avortement sécurisé : contribution des cadres communautés de pratiques du mouvement en Afrique francophone ». Tel était le thème du webinaire organisé par le mouvement ODAS (Organisation pour le droit à l’avortement sécurisé en Afrique francophone) qui poursuit, jusqu’au 10 octobre prochain, la deuxième édition de sa Campagne pour l’accès à l’avortement sécurisé en Afrique francophone (CASA). Cette campagne qui s’inscrit dans le cadre de la commémoration le 28 septembre de la Journée internationale du droit à l’avortement sécurisé, « vise à réduire le taux de mortalité maternelle lié au manque d’informations et d’accès au service de santé sexuelle et reproductive, y compris l’avortement. »
La CASA se donne pour objectif d’attirer l’attention des communautés, des décideurs pour garantir le droit à l’avortement sécurisé dans un contexte où des catastrophes naturelles, des crises socio-politiques, des changements de régimes politiques et tout ce qui va avec rythment le quotidien des populations en Afrique francophone, particulièrement. Non, sans sérieux impacts sur les droits sexuels et la santé reproductive des femmes et filles de cette région du continent. Comment préserver ce qui a déjà été chèrement et douloureusement acquis, quand on sait qu’une nouvelle organisation casse forcement la dynamique déjà mise en place sous l’ancienne ? Quatre intervenants ont esquissé des suggestions lors du webinaire très couru, tenu le 2 octobre.
Travail collectif
Le Dr Mady Dera de la Communauté des pratiques du système de santé au Burkina Faso, de son expérience, a indiqué que l’institutionnalisation des soins au travers des protocoles et des curricula au niveau des pays, afin de permettre leur pérennisation pendant la période de conflit, l’investissement dans le renforcement des capacités, l’implication des communautés et des pairs et le plaidoyer collectif basé sur les données fiables sont à prendre en compte.
Pour sa part, Elong Carine Nyaroh, partenaire d’ODAS, a proposé l’apprentissage de l’autosoin pour garantir la promotion des soins dans les régions conflictuelles, l’auto-gestion de l’avortement, l’harmonisation des protocoles en matière d’avortement sécurisé avec l’intégration de l’autosoin dans les systèmes de santé, le travail collectif, l’accès à l’information, accès aux bonnes ressources, comme pistes de sortie.
Teslanik Houndegnon du mouvement ODAS, a, quant à elle, insisté sur la nécessité de procéder à l’analyse du contexte, à la cartographie des mouvements anti-droits, des éléments de langage qu’ils utilisent, la mobilisation des différents groupes, du changement du narratif pour contrer celui de l’opposition, et de la valorisation des parcours des femmes malgré ce qu’elles ont subi.
Benn Michodigni est le coordonnateur de la TAsk Force média pour les DSSR en Afrique francophone, née en novembre 2024 à Abidjan, en Côte d’Ivoire et qui compte six pays membres. Pour lui, puis que la Task Force a pour rôle de combler le vide des informations sur les DSSR, au-delà des chiffres, ses membres, journalistes, bloggeurs et influenceurs doivent donner plus de place aux récits, témoignages des victimes et de leur famille, des professionnels de la santé. « Les médias ne doivent pas seulement être des canaux de diffusion des informations auxquels ont recours les organisations mais être des partenaires associés au début du projet », a insisté M. Michodigni. L’avortement sécurisé, a-t-il ajouté, est un droit fondamental dont on ne peut pas priver les femmes en période de crise. « Chaque expression peut jouer en faveur ou en défaveur du droit défendu, les journalistes doivent bien s’assurer que ce qu’ils disent ou écrivent n’aura pas d’impact négatif sur le message d’origine.
L’avortement sécurisé est une question de santé publique. En période de crise, l’anticipation, la bonne narration, la collaboration avec les médias sont nécessaires », a martelé celui qui a remporté le prix 2025 du meilleur reportage sur les DSSR au Bénin.
L’avortement connaît des restrictions dans nombre de pays d’Afrique francophone ayant ratifié le protocole de Maputo ou non. Au Cameroun, l’article 339, alinéa 1 et 2 du Code pénal accorde ce privilège uniquement à une femme victime de viol ou celle dont la santé de permet pas de mener la grossesse jusqu’à son terme. Au moins 20% de décès maternels sont attribués aux conséquences de l (‘avortement clandestin. Avec 405/100.000 naissances vivantes, le Cameroun a signé le Protocole à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique (Protocole de Maputo) en 2005 et l’a ratifié en 2009. ODAS recommande des actions dans le respect des lois et règlement nationaux.
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