Pendant que la réduction des chlorofluorocarbures est effective, un rapport d’évaluation des Nations Unies, indique que les activités agropastorales, vitales pour les populations africaines, émettent un gaz à effet de serre plus polluant, et compromettant pour la lutte contre le réchauffement de la planète.
A la 29e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan en novembre 2024, l’évaluation mondiale des émissions de protoxyde d’azote (N2O) a été présentée. Une évaluation réalisée par les Nations Unies. La présentation faite par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (Pnue) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) était une alerte pour une prise de décision importante afin de sauver la planète de la catastrophe.
Le constat a été fait sur une augmentation rapide des émissions ; il s’est trouvé que c’est à cause du N2O qui, d’après les scientifiques, « a un potentiel de réchauffement global quelque 270 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone, a contribué à ce jour à environ 10 pour cent du réchauffement net de la planète depuis la révolution industrielle. »
Pour les évaluateurs, il est temps de « prendre des mesures immédiates pour lutter contre les effets de ce superpolluant sur l’environnement et sur la santé. » ils indiquent que les émissions du protoxyde d’azote « proviennent majoritairement du secteur agricole, via l’utilisation d’engrais synthétiques et les effluents d’élevage. Le N₂O est le troisième gaz à effet de serre par ordre d’importance et la première substance nocive pour la couche d’ozone qui continue d’être libérée dans l’atmosphère. À l’heure actuelle, le protoxyde d’azote est le premier contributeur à la destruction de la couche d’ozone. L’évaluation montre que des mesures volontaristes de réduction du protoxyde d’azote favoriseraient également la reconstitution progressive de la couche d’ozone, ce qui permettrait d’éviter qu’à l’avenir une grande partie de la population mondiale soit exposée à des niveaux d’ultraviolets (UV) nocifs. »

Agriculture durable
« En adoptant des mesures ambitieuses pour faire baisser les émissions de N₂O, on pourrait éviter jusqu’à 20 millions de décès prématurés dans le monde d’ici à 2050, qui sont dus à la mauvaise qualité de l’air, et empêcher l’émission de l’équivalent de 235 milliards de tonnes de dioxyde de carbone d’ici 2100 », peut-on lire dans le document d’évaluation qui appelle à la promotion de l’agriculture durable.
« (…) mettre en place une agriculture durable, inclusive et résiliente qui aide les pays dans la réalisation de leurs objectifs, sur le plan du climat comme sur celui de la sécurité alimentaire. L’évaluation le dit clairement : il existe des moyens de produire plus avec moins de ressources, en utilisant plus efficacement l’azote dans l’agriculture et en réduisant les épandages excessifs d’azote », avait déclaré M. Kaveh Zahedi, Directeur du Bureau du changement climatique, de la biodiversité et de l’environnement de la FAO.
Un superpolluant relativement oublié
« Réduire les émissions de N₂O permettrait d’éviter jusqu’à 235 milliards de tonnes équivalent CO₂ d’ici à 2100 », avait expliqué M. David Kanter, professeur associé en sciences de l’environnement à l’université de New York et coprésident de l’évaluation. « Ce chiffre représente six années d’émissions mondiales actuelles de carbone dues aux combustibles fossiles.» ;« Une gestion durable de l’azote permet non seulement de réduire les émissions de protoxyde d’azote, mais aussi d’éviter le rejet d’autres composés azotés nocifs ;», a déclaré M. A.R. Ravishankara, chimiste et spécialiste de l’atmosphère à l’université d’État du Colorado et coprésident de l’évaluation. « Ces mesures permettraient d’améliorer la qualité de l’air et de l’eau, et de protéger les écosystèmes et la santé humaine, tout en assurant la sécurité alimentaire.»
« La couche d’ozone est indispensable à la vie sur Terre. Depuis plusieurs décennies, les parties au protocole de Montréal s’efforcent de la protéger. Cette évaluation souligne la nécessité de faire preuve d’une vigilance, d’une détermination et d’un volontarisme constants si l’on veut que la couche d’ozone retrouve le plus rapidement possible ses niveaux d’avant 1980 », avait rappelé Megumi Seki, Secrétaire exécutive du secrétariat de l’ozone du Protocole de Montréal, au Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).
« Cette étude tire la sonnette d’alarme sur un superpolluant relativement oublié qui contribue énormément au changement climatique et à la pollution de l’air », avait indiqué Martina Otto, Cheffe du secrétariat de la Coalition pour le climat et l’air pur, qui est hébergée par le PNUE. Et d’ajouter : « Si nous utilisons les instruments de réduction des émissions qui sont présentés dans l’évaluation et auxquels nous avons déjà accès, cela aura de nombreux effets positifs sur le climat, l’air pur et la santé », a-t-elle ajouté.
La communauté internationale commémore le 16 septembre de chaque année, la Journée mondiale de la protection de la couche d’ozone. Le Cameroun, signataire du Protocole de Montréal et tous ses amendements, a réussi à réduire la circulation des appareils électroménagers (réfrigérateurs ) émettant les chlorofluorocarbures. Il doit désormais se tourner vers l’élimination du N2O ; coïncidence peut-être ! le pays pose progressivement des poses pour la promotion de l’agriculture durable.
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