L’agriculture itinérante, comme première cause de cette situation, à en croire des experts lors d’un webinaire le 25 septembre dernier.
L’agriculture itinérante, comme première cause de cette situation, à en croire des experts lors d’un webinaire le 25 septembre dernier.
Le Bassin du Congo, deuxième plus grande forêt tropicale du monde, continue de subir une pression alarmante sur ses écosystèmes. Entre 2001 et 2024, plus de 26 millions d’hectares de forêts ont disparu dans la région, dont près de 1,15 million d’hectares de forêts primaires. Le Cameroun, avec 1 076 631 hectares perdus toutes catégories confondues, figure parmi les pays les plus touchés, derrière la République démocratique du Congo et la République du Congo. Ces données ont été présentées au cours d’un webinaire organisé par l’Institut des Ressources mondiales (WRI) le 25 septembre 2025 sur le thème « Bassin du Congo : la déforestation en hausse, quelles solutions durables ? ».
L’analyse des tendances de 2015 à 2024 montre que la perte de couvert arboré au Cameroun affecte non seulement toutes les catégories de forêts, mais frappe particulièrement les forêts de production et les forêts communautaires. Sur cette période, les forêts de production ont perdu 4 683 656 hectares, les forêts communautaires 2 653 200 hectares et les aires protégées 182 810 hectares. Globalement, la perte représente 6,9 % des forêts communautaires, 3,16 % des forêts de production et 0,15 % des aires protégées.
Les principaux moteurs de cette déforestation sont l’agriculture itinérante, avec 1,09 million d’hectares perdus, l’exploitation forestière (126 000 ha), les infrastructures et l’urbanisation (40 100 ha), et la permaculture (903 000 ha), selon Duclaire Mbouna, Coordonnateur de l’Institut des Ressources mondiales (WRI) Cameroun. Les feux de forêt et autres perturbations naturelles ont également contribué à la perte de 10 020 hectares supplémentaires. En tout, environ 44 % de la perte de couvert forestier sur la période étudiée résulte de facteurs directs de déforestation.
En République démocratique du Congo (RDC), la déforestation est également préoccupante. Toutefois, elle est légèrement proportionnelle aux types d’occupation des terres. Entre 2015 et 2024, les concessions forestières communautaires ont perdu 3 906 817 hectares, les concessions d’exploitation et de conservation 12 144 693 hectares et les aires protégées 32 830 383 hectares. Selon les données présentées par Bora Masumbuko, responsable pays de l’Institut des Ressources mondiales (WRI) en RDC, l’agriculture itinérante et la permaculture (mode de culture respectueux de l’environnement, de l’homme et de la biodiversité) représentent les principaux moteurs de perte avec 17,2 millions d’hectares et 3,13 millions d’hectares respectivement. Entre 2001 et 2024, 16 % de la déforestation en RDC s’explique par ces facteurs directs.
Gestion durable
Face à ces pertes importantes, des actions de gestion durable des forêts sont mises en œuvre dans les deux pays. Au Cameroun, le World Resources Institute (WRI) soutient le développement d’outils pour la prise de décision informée, comme l’Atlas forestier et Forest Watcher, tout en renforçant les capacités des acteurs du suivi forestier (OSC, secteur public, secteur privé et recherche). L’organisation accompagne également les communautés locales et les peuples autochtones pour développer des économies basées sur la nature et favorise le suivi des engagements nationaux et internationaux en matière de durabilité. Par ailleurs, en RDC, le WRI et d’autres partenaires œuvrent pour une meilleure utilisation des données géospatiales, l’amélioration du contrôle forestier et de la transparence des opérations, tout en revalorisant le rôle des communautés locales dans la gestion durable. Des initiatives comme l’EFPC (Évaluation et Fortification des Pratiques Communautaires) visent à renforcer l’implication des populations dans la conservation et la restauration des forêts.
Ces pertes forestières observées dans le Bassin du Congo mettent en évidence l’urgence de renforcer la protection des écosystèmes. Selon les experts, le Cameroun, en particulier, doit concilier développement économique et conservation environnementale, tout en impliquant les communautés locales et en adoptant des politiques inclusives et durables. Prioriser la restauration et la gestion responsable des forêts deviennent essentielles pour la résilience climatique, la biodiversité et la survie des générations futures.
Source Photos : présentations webinaire sur la déforestation, 25 septembre 2025.
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